Le lien entre éthique et business n’est pas toujours présent et cela dégrade l’opinion publique vis à vis des grands patrons. Bien sûr, certaines font du story telling et du green washing pour redorer leur blason mais lorsqu’on observe les faits, l’incohérence est flagrante. Je vous dévoile ici une piste intéressante pour vous éviter cet écueil. Vous serez ainsi acteur pour remettre l’éthique au cœur de vos décisions.
Limite cognitive : définition
Il existe cette définition sur Wikipédia par rapport à ce qu’est la cognition. La cognition rassemble les processus mentaux liés aux fonctions suivantes :
- Connaissance,
- Mémoire,
- Langage,
- Raisonnement,
- Apprentissage,
- Intelligence,
- Résolution de problèmes,
- Prise de décision,
- Perception
- Attention.
Vous pourrez aller lire la page si vous souhaitez en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cognition
Une limite cognitive signifie qu’il existe un niveau maximum dans chacune des fonctions cognitives. Si nous prenons l’exemple de l’apprentissage, vous avez sans doute remarqué que vous n’arrivez pas à emmagasiner une quantité infinie d’information durant des heures sans faire de pause.
Vous atteignez à un moment donné votre limite. Elle n’est pas la même pour tous mais elle existe. Certains pourront tenir 4 heures, d’autres décrocheront au bout de 10 minutes.
Les facteurs qui touchent à votre limite cognitive
Nous pouvons continuer sur l’apprentissage afin que ce qui suit soit plus concret.
La quantité d’informations est bien évidemment un facteur important qui finira par saturer votre mémoire.
Une information nouvelle est également plus difficile à assimiler. Il faudra généralement la revoir et la répéter afin qu’elle se grave dans votre cerveau.
Votre capacité d’attention vous aidera à tenir plus ou moins longtemps pour suivre le sujet du cours. Il y aura toujours un moment où vous devrez vous arrêter pour recharger votre capacité d’attention.
Afin de commencer à faire le lien entre éthique et business, voici un exemple sur la perception des autres. Vous vous trouvez sur une place bondée un soir de finale de coupe du monde (du sport que vous aimez). Il y a environ 10 000 personnes et certaines vous gênent pour passer. Vous prenez conscience que vous en gênez d’autres qui aimeraient aussi se rapprocher de l’écran géant.
Vous vous faîtes bousculer sans aucune gêne de leur part et vous en bousculez d’autres sans plus de précaution.
A votre avis, assisteriez vous à ce comportement si vous n’étiez que 2 personnes et que l’autre vous bousculait ?
Dans une situation à 10 000 personnes, il y a trop de monde pour que le cerveau considère les autres comme des individus à part entière. Ils sont traités comme des objets qu’il faut écarter de son chemin.
A l’inverse, lorsque vous vous retrouvez à 2, le cerveau n’est plus saturé et vous considérez alors l’autre comme une vraie personne.
On le vit également tous les jours en ville où personne ne se dit bonjour alors que dans un village, les gens se saluent et discutent ensemble. On voit alors que dans une ville les autres sont trop nombreux et nous emmènent dans nos limites cognitives. Cependant dans un village, nous avons la capacité à connaître les personnes qui nous entourent et à les traiter comme telles.
Un dernier exemple pour finir. Nous nous sommes plus mobilisés pour sauver Haïti suite au tremblement de terre ou la Thaïlande suite au tsunami que nous ne le faisons pour les pauvres de notre ville. C’est étonnant quand on y pense. Ce sont toutes des personnes qui ont toutes le même besoin mais notre réaction n’est pas la même.
Le nombre de Dunbar pour quantifier notre limite cognitive
Le nombre de Dunbar, du nom de l’anthropologue qui a mené l’étude, indique le nombre de relation qu’un individu est capable d’entretenir.
Il serait de 148 d’après Robin Dunbar ou 231 pour Russel Bernard. Ces nombres peuvent paraître élevés mais ils tiennent compte de votre vie professionnelle et privée. Si vous travaillez dans une grande entreprise, alors vous avez beaucoup de collègues avec qui vous interagissez.
Évidemment l’atteinte de ce nombre de 148 n’est possible que si vous avez un intérêt réciproque avec chacune de ces relations.
En résumé (et en grossissant le trait), au-delà de 148 relations, une personne standard ne considérera plus un nouveau contact comme une relation durable potentielle. Sa limite cognitive est atteinte.
Maintenant que ces bases sont posées, sautons le pas pour faire le lien avec éthique et business.

La saturation cognitive affecte notre jugement reliant éthique et business
Éthique et business, lorsque le lien casse
Mettons-nous à la place d’un CEO d’une très grande entreprise. Lorsqu’une personne de cette dimension doit annoncer une mauvaise nouvelle qui pourrait ruiner les actionnaires ou mettre au chômage des milliers de personnes, il se peut que cela ne l’empêche pas de dormir.
D’ailleurs nous l’observons chaque année. De grandes entreprises annoncent des bonnes ou mauvaises nouvelles sans que cela ne semble affecter le donneur d’ordre.
Pourquoi ?
En partie parce que cela affecte un trop grand nombre de personnes et rompt la perception humaine qu’ils ont des individus concernés. Ils ne sont simplement pas capables d’intégrer une si grande quantité d’information alors leur capacité cognitive plante. Il en résulte que les décideurs n’ont pas l’air de se sentir concernés.
De la même manière nous nous retrouvons dans des situations stupides où nous polluons notre environnement. A Fos-sur-Mer, on y pêchait des crevettes avant que les industries s’y implantent. Maintenant, il n’y a plus rien. Dans le Parc National des Calanques, nous voyons les rejets des boues rouges qui tuent la faune et la flore. Là encore, les décideurs ne se sentent pas concernés.
Vous aussi, vous pouvez vous retrouver dans cette situation et faire les mauvais choix. Voyons comment procéder.
Éthique des affaires : comment reconstruire le lien
Afin de casser vos limites cognitives, vous pouvez effectuer au moins 3 exercices qui consistent à modifier votre perception du sujet.
Personnalisation
La personnalisation consiste à imaginer que le problème discuté affecte l’un de vos proches. Voudriez-vous par exemple que votre meilleur ami soit ruiné par votre décision ? La question n’est donc plus abstraite et peut être traité de manière concrète.
La règle des médias
La règle des médias est très intéressante. Elle consiste à imaginer que votre décision sera publiée à la Une du journal « Le Monde » et au journaux télévisés du 20h de TF1 et France 2. Les personnes pour qui vous avez de l’estime auront donc connaissance de ce que vous avez fait. La question qui vient est : aurez-vous honte ? Pourrez-vous assumer votre décision ?
Ainsi vous saurez quel sera l’impact de votre décision à court terme.
La règle de la famille
Si la conséquence de vos actes se ressent sur le long terme, il faut alors prendre un autre point de vue. Imaginez ce que vos petits-enfants diraient de vous en repensant à ce que vous avez fait. Seraient-ils fiers ? Indifférents ? Ou honteux ?
Éthique et business : le mot de la fin
La meilleure façon de vous libérer de vos limites cognitives est de personnaliser vos décisions. Vous devez les rendre concrètes pour vous et vos proches. De plus vous devez aussi les étudier dans le temps court et le temps long.
Vous saurez alors si vous prenez la bonne décision et vous risquez moins de vous compromettre.
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